La Fondation

Créée en 2022, la Fondation de l’innovation pour la démocratie est une organisation panafricaine à but non-lucratif dont l’objectif est de contribuer à faire émerger des modèles de démocratie inscrits dans l’histoire, les cultures et les territoires africains.

Réseau de campus appelés Labos, elle a vocation à devenir un lieu de création et d’organisation de nouveaux flux d’idées et de nouveaux liens entre les acteurs de terrain. Son rayonnement s’étend sur l’ensemble du continent, en dialogue avec les diasporas africaines et le reste du monde.

Pour ré-ouvrir des possibles et accompagner un réveil démocratique en Afrique, elle mise sur la richesse des ressources endogènes, l’énergie de la jeunesse, la voix des femmes, la puissance de l’intelligence collective et l’élan des communautés.

Elle appuie et accompagne des initiatives neuves ou existantes qui mettent en dialogue la pensée et la pratique par le biais de l’animation de l’intelligence collective.

L’idée de créer une Fondation de l’innovation pour la démocratie en Afrique a émergé au cours d’un vaste processus de consultation qui a commencé en amont du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier (2021), avec des échanges organisés dans 12 pays du continent et avec la diaspora.

Ce processus s’est poursuivi dans le cadre de séminaires de travail tenus à Johannesburg (Afrique du Sud) et à Abidjan (Côte-d’Ivoire) et a été enrichi par les enquêtes de terrain menées par le Timbuktu Institute durant l’été 2022 et par la cartographie-entretiens réalisée par Make Sense – Make Sense Africa.

Il s’est également nourri de la somme de réflexions critiques sur la démocratie menées depuis plusieurs décennies par les Africains eux-mêmes, au sein de diverses écoles de pensée, à l’exemple des Ateliers de la pensée de Dakar.

La Fondation rassemble et outille les actrices et acteurs de la démocratie, les aide à penser en commun, à se projeter dans un horizon ouvert et libre et à se mettre en réseau pour agir. Elle soutient leurs projets et les aide à les faire grandir.

Concrètement, la Fondation :

• Soutient une recherche sur la démocratie en dialogue avec la société ;
• Propose des lieux et des parcours pédagogiques qui favorisent la compréhension des grands enjeux, renforcent les échanges et l’autonomie, redonnent l’envie d’agir et incarnent l’ambition de renouveau de la pensée ;
• Accompagne l’émergence, la mise en réseau et/ou la consolidation de collectifs à travers le soutien à une dizaine d’initiatives-phares qu’elle appuie de manière différenciée et sur-mesure, par des formes neuves de financement ;
• Met l’intelligence collective au cœur des projets. Elle est ouverte à une pluralité d’acteurs, à des groupes sociaux nouveaux, à ceux et celles qui ne sont pas nécessairement connectés, ce grâce à des approches proactives, en intégrant les citoyens longtemps désengagés. Dans un souci de construction de communs, la Fondation s’efforce aussi de mettre ces collectifs en réseau, à la fois par le biais de la plateforme numérique et par la création de lieux-refuges pour les activistes menacés dans leurs pays.

L’objectif de la Fondation est de nourrir la pensée sur la démocratie et de la réarmer de manière orchestrée sur les territoires, à partir des ressources endogènes, avec le plus grand nombre, sous des formats variés et sur une multiplicité de lieux, dans une approche systémique qui s’ouvre à la société civile, aux nouvelles technologies, aux enjeux éthiques, et qui met le vivant au cœur de tout.

Nos actions reposent sur les quatre principes suivants:

1. La nécessité d’enraciner la démocratie dans le temps long : cela nécessite de sortir du “temps court” des “projets à court terme” et de prendre en compte les spécificités de chaque territoire. Cela oblige surtout à repenser chaque intervention à partir des écosystèmes et des gisements culturels et institutionnels préexistants qui, en droite ligne des cosmogonies africaines anciennes, accordent une place de choix à la réparation, au soin et à la protection du vivant.
2. L’urgence d’une approche contextuelle, ancrée dans les cultures et à l’écoute des populations. Pour aider les sociétés africaines à se régénérer à partir de leurs ressources endogènes, la Fondation encourage à sortir des modèles linéaires et des approches européo-centrées de la démocratie ; à combler le déficit de pensée originale sur la démocratie en Afrique ; à faire dialoguer la pensée et l’action ; à donner la priorité à des projets expérimentaux dont la démarche est ouverte, à favoriser les logiques collaboratives; à documenter les expériences et les modéliser, les étudier, les transformer en ressources pédagogiques et les disséminer dans un souci de production de nouveaux communs.
3. Le besoin de miser sur les jeunes et les femmes car, bien que majoritaires du point de vue démographique, ces catégories sociales sont minorées par les systèmes politiques existants.
4. Le recentrage du projet démocratique africain autour de la sauvegarde du vivant, parce que soigner et protéger le vivant est au cœur d’un renouveau démocratique durable.