Tanella Boni, écrivaine, philosophe et poétesse ivoirienne évoque dans cette vidéo l’enjeu premier de faire humanité, de bâtir une humanité commune avec une multitude de couleurs, reliées par des liens solides.
Elle pose alors la question des conditions du dialogue, à la base du lien ; le besoin de réapprendre à s’écouter, profondément, pour se comprendre, pour s’enrichir, pour respirer. Dès le plus jeune âge, il faut apprendre le dialogue et l’écoute. Apprendre à converser, c’est à la base de la création des liens. Ensuite, il faut trouver la bonne distance, entre l’indifférence et la fusion. Seule la bonne distance permet à chacun de respirer, dans une respiration personnelle, celle du sujet autonome. Elle explique que, bien que mal aimée, la poésie est précieuse pour faire entendre, et pour faire danser le monde. Face au besoin de surmonter des obstacles et de casser les frontières, elle évoque, en conclusion, la nécessité de garder son écoute pour ne pas se faire écraser. Etre en état de poésie, c’est avoir les pieds sur terre, être éveillé, à l’écoute, dans le don et dans le lien.
