De multiples voix levées contre la misogynie et le sexisme

Appel de la communauté des femmes de la Fondation de l’innovation pour la démocratie

En sororité avec la Professeure Nadine Machikou : Nos multiples voix s’associent à celles de la tribune publiée par Polit’Elles, contre la misogynie et les attaques sexistes !

Dans un monde où les femmes continuent de briser des barrières pour accéder aux lieux de pouvoir et d’influence, il est encore trop fréquent qu’elles soient confrontées à des attaques misogynes visant à miner leur légitimité et leurs accomplissements.

Nous, membres de la Communauté des Femmes de la Fondation de l’innovation pour la démocratie, composée de femmes issues des milieux académiques, politiques, de la société civile, des arts et de la culture et du secteur économique, tenons à exprimer notre soutien indéfectible à la Professeure Nadine Machikou, une intellectuelle remarquable et une pionnière de l’excellence académique en Afrique.

Les attaques diffamatoires dirigées contre la Professeure Machikou, qui mettent en doute son intégrité et son parcours, ne sont pas de simples agressions personnelles. Elles constituent une attaque contre toutes les femmes, leurs ambitions et leurs droits légitimes à évoluer dans des espaces de pouvoir sans subir de discrimination ni de violence symbolique.

Cette campagne de diffamation, fondée sur des stéréotypes sexistes et des insinuations méprisables, vise à saper la légitimité d’une femme dont la carrière est le fruit d’un travail acharné, d’une rigueur académique exemplaire et d’un engagement inébranlable pour l’éducation, le progrès et la démocratie.

Ce que représente Nadine Machikou

La Professeure Nadine Machikou est une figure de proue de la science politique en Afrique. Première femme professeure titulaire de science politique dans l’espace CAMES et première femme à présider le jury d’agrégation en science politique, elle incarne l’excellence académique et la résilience. Son rôle éditorial à la tête de revues scientifiques prestigieuses, telles que Politique africaine et Global Africa, témoigne de son engagement intellectuel et de son rayonnement international.

En tant que Vice-rectrice à l’Université de Dschang, elle a prouvé que l’intégrité, le mérite et le dévouement, la bienveillance et la compassion sont les piliers de son parcours. Suggérer que ses succès sont liés à des « faveurs sexuelles » revient non seulement à insulter sa personne, mais également à dénigrer les efforts de toutes les femmes qui luttent pour une reconnaissance équitable dans des systèmes souvent dominés par le patriarcat.

Une attaque contre toutes les femmes

En s’attaquant à Nadine Machikou et en faisant peser sur elle une présomption mal fondée d’incompétence, c’est l’ensemble des femmes, jeunes filles et générations futures que l’on vise. Laisser passer de telles attaques sans réagir reviendrait à légitimer la violence symbolique et systémique qui maintient les femmes africaines dans des positions subalternes. C’est avaliser le triomphe d’une sphère publique anti-démocratique et toxique, dominée par des cyniques qui prospèrent sur l’intimidation et la multiplication de gestes de cruauté. Nous refusons cette fatalité. Nous sommes déterminées à faire front commun pour dénoncer ces pratiques et réclamer un monde où les femmes sont reconnues pour leurs compétences, leur travail, leur dignité et leur puissance.

Notre engagement ferme et inébranlable

Nous condamnons avec la plus grande fermeté toutes formes de misogynie, qu’elles soient subtiles ou flagrantes, dans nos espaces académiques, professionnels ou sociétaux.

Nous affirmons que les femmes doivent avoir le droit d’évoluer et de prospérer dans des environnements exempts de violence, d’intimidation et de stéréotypes dégradants.

Nous appelons à une mobilisation collective pour protéger les droits, les aspirations et la dignité des femmes de notre continent.

Ce combat dépasse le cas de la Professeure Nadine Machikou. C’est un combat pour l’égalité, la justice et la reconnaissance des contributions des femmes à la transformation de nos sociétés. Ce position paper s’inscrit dans une longue lutte pour l’égalité de genre et la justice sociale, une lutte à laquelle nous sommes fières d’associer nos voix et nos actions.

Un appel à la sororité et à la solidarité inclusive

Nous adressons un message clair à toutes celles et ceux qui cherchent à rabaisser, diffamer, salir ou marginaliser les femmes : vos attaques rencontreront désormais une résistance collective et solidaire. Nous nous tenons aux côtés de la Professeure Nadine Machikou, mais aussi de toutes les femmes et alliés engagés dans ce combat pour l’égalité et le respect.

Ce mouvement, enraciné dans la sororité, est ouvert à toutes et à tous. Nous reconnaissons le rôle crucial des hommes alliés dans cette lutte. Ensemble, nous continuerons à amplifier nos voix et à exiger un changement radical et durable.

Pour conclure, nous réitérons notre soutien à la Professeure Nadine Machikou et appelons à une prise de conscience collective. Que cet incident serve de rappel : l’excellence féminine ne sera jamais réduite au silence. Attaquer une femme, c’est nous attaquer toutes. Nous sommes là, unies et déterminées à ne plus rien laisser passer.

Premières signataires

Arlande AROUKOUN

Ifrikia KENGUÉ

Linda BAUMA

Sita Audrey Flore MAMADOU

Seynabou POUYE

Mona Lea ABOFLAN

Emmanuelle AKRASSI

Sanae ALOUAZEN

Marie-France Larissa BANGA

Grâce GNOLOU

Bignon Jeanne LAROUA

N’deye BOUBA

Françoise BABA MBALA

Fadwa EL MENZHI

Doris NGUM

Fadimatou MOUHAMADOU

Kathryn NWADJIAKU-DAHOU

Rukia BAKARI-MBACKÉ

Seloua LUSTE BOULBINA

Ange MAKADI NGOY

Benedicte MUNDELE KUVUNA

Adam DICKO

Ndeye Astou NDIAYE

Yasmine CHAMI

Badal FOHMOH

Marie Michelle ALIMA TOLO

Vanessa B. KILANDJI

Esther AFI EDI SESSENOU

Yvonne TOBA

Mareva TONLIEU

Premiers signataires alliés 

Auguste Blondel MEKIEDJE NGASSAM

Bienvenue ATCHINALE ADAMA