Sami Tchak est un écrivain togolais, philosophe et sociologue de formation, à la plume que la critique qualifie de « jubilatoire », « iconoclaste », « sans concession ». Dans son dernier roman « Le continent du tout et du presque rien », il présente avec humour et érudition cette « invention » coloniale de l’Afrique, placage d’un regard occidental simplificateur sur une Afrique multiple et complexe, appelant à de la modestie pour appréhender l’Autre dans sa richesse.
Il revient ici sur ce thème, après avoir évoqué ce qu’il considère être le grand enjeu d’aujourd’hui, à savoir la concentration des biens et ressources par une minorité prédatrice, enfermée dans sa « prison de l’abondance ». Cette société, qui laisse « mourir de soif auprès d’un fleuve », est le résultat d’un progrès qui a oublié l’humain. L’humain a été mis au service du progrès et non l’inverse. Les artistes engagés, comme la troupe des « Récréâtrales » (cf vidéo d’#OdileSankara dans cette série) peuvent faire bouger les dynamiques, comme le font les intellectuels qui s’engagent dans l’action. Écrire ne suffit pas, il faut agir, conclut modestement l’écrivain.