Fatou Sow : Sa liberté, il faut l’arracher !

Sociologue féministe, #FatouSow a été l’une des premières Sénégalaises à accéder à l’université dans les années 1960. Enseignante chercheuse au #CNRS, à l’université Paris-Diderot et à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), elle est une militante de longue date, et une intellectuelle qui décrypte la condition des femmes africaines, les avancées, les reculs, les espoirs, les combats passés et à venir.

Inquiète de la remontée, ces dernières décennies, du fondamentalisme, elle explique combien il est difficile, pour une femme, en Afrique, entre culture et religion, de se faire entendre. Les femmes africaines qui veulent « grignoter la parole » sont prises en étau : accusées de porter une voix occidentale « contre » les traditions africaines ou « contre » la religion. Pourtant, il y a eu, et il y a encore des avancées. Une conscience planétaire existe aujourd’hui autour de cette urgence de libérer les femmes, de leur permettre de disposer de leur corps, de penser, parler et agir. Mais beaucoup reste à faire. La question des femmes a émergé, en Afrique, comme cause politique et académique : il s’agissait d’étudier les femmes depuis l’Afrique, pour décoloniser ce savoir, aussi. Cet objectif reste d’actualité : il est aujourd’hui important de repenser l’Afrique en critiquant ses termes, en sortant du cadre normatif traditionnel. Ce travail est indispensable pour repenser la place des femmes dans la société.