Résidence annuelle

Le Matrimoine

Pour aller vers une vision réparatrice, relationnelle et substantive de la démocratie, il est nécessaire d’ouvrir de nouvelles archives et de partir d’autres bases théoriques. A titre d’exemple, dans les cosmogonies africaines, toutes les choses sont liées entre elles. Parce qu’elles tiennent ensemble, elles forment une toile de vie. Nous faisons partie d’un grand tout. En très grande partie, ce sont les gestes des femmes et leur travail qui font tenir ce grand tout, le fragile faisceau de relations qui nous lient aux flux de matière et d’énergie qui circulent à travers nous et nous soutiennent. Plus généralement, la plupart des tâches quotidiennes de subsistance et de maintien de la vie – que l’on rassemble communément sous le nom de reproduction sociale au sens large – font partie d’une écologie générale. Celle-ci renvoie à l’ensemble des conditions sociales, économiques, biologiques, culturelles, politiques ou affectives, nécessaires à la création et à l’entretien des communautés humaines et non humaines.

Du 5 au 8 Mai 2024, la Fondation organise au Cap Vert sa première résidence annuelle sur le Matrimoine. Partant des matériaux africains et de la vie et des expériences des femmes en Afrique, l’on réfléchira aux conditions d’émergence d’une démocratie qui participerait à la création d’un monde régénéré dans lequel le soin apporté à toutes et tous constituerait le fondement même de toutes les pratiques et institutions sociales.

Au cours de la Résidence, les questionnements se nourriront non seulement des traditions philosophiques, mais aussi des interactions et des influences croisées entre différents arts (littérature, danse, performance, cinéma et arts de la scène).