Date limite:
31 Août 2025
Localisation:
Abidjan, Côte d’Ivoire
Contact: Guy.dely@innovationdemocratie.org
Date limite:
31 Août 2025
Localisation:
Abidjan, Côte d’Ivoire
Contact: Guy.dely@innovationdemocratie.org
Acteurs armés étatiques et non-étatiques, sécurité et démocratie en Afrique
La Fondation de l’innovation pour la démocratie et son Laboratoire Ouest-Méditerranée lancent un appel à candidature en vue de la rédaction d’une douzaine de notes d’analyse sur le thème « Acteurs armés étatiques et non-étatiques, sécurité et démocratie en Afrique ».
Basées sur des connaissances empiriques, ces notes d’analyse permettront de dresser un état des lieux et d’esquisser des pistes de recherche future. Elles serviront également de base en vue de l’organisation d’un Symposium international en Octobre 2026.
Auparavant, les auteurs des notes retenues prendront part à un Atelier préparatoire qui se tiendra en Afrique de l’Ouest au mois de Septembre-Octobre 2025.
Argumentaire
Pour des besoins de stabilité, la plupart des systèmes politiques africains reposaient, entre 1960 et 1990, sur un enchevêtrement plus ou moins formel des sphères politiques et militaires. Les partis uniques en étaient la clé de voûte. Le retour au multipartisme a posé les bases d’une éventuelle séparation de ces sphères. De nombreux pays se sont engagés dans un processus de libéralisation de la vie politique. De nouvelles constitutions ont été adoptées. L’on a vunaitre de nouvelles autorités, ainsi qu’un ordre juridique posant les bases de l’État de droit. Mais en dépit de l’effervescence de l’époque, il n’y a pas eu de transformation radicale des rapports de force entre l’État et la société. Dans la plupart des cas, l’on est simplement passé des régimes militaires et de parti unique à un multipartisme sans démocratie. Dans les Etats du Sahel en particulier, les militaires ont purement et simplement pris le pouvoir.
Aujourd’hui, dans maints pays, des pratiques répressives continuent de cohabiter avec les dynamiques de pluralisation de la société et une exacerbation des logiques de prédation. La violence d’État continue d’être exercée par l’intermédiaire des appareils policier et de renseignement, ou par le biais d’organisations paramilitaires ou des forces spéciales. De nombreux acteurs armés non-étatiques sont également apparus et ont souvent battu en brèche le monopole que l’État était supposé exercer sur son territoire. Sur un plan spatial, les zones grises se sont multipliées et une course effrénée à la privatisation des ressources du sol et du sous-sol a été engagée. D’importants marchés régionaux de la violence sont apparus, dans lesquels s’investissent toutes sortes d’acteurs en quête de gain, des multinationales aux services privés de sécurité militaire. Leur fonction principale est de monnayer la protection contre l’accès privilégié à des ressources rares. Grâce à ces formes nouvelles du troc, les classes dirigeantes africaines, militaires et civiles, peuvent assurer leur main-mise sur l’État, sécuriser les grandes zones de ponction et consolider leur arrimage aux réseaux transnationaux du profit.
Dans cette nouvelle phase de l’histoire de l’accumulation privée en Afrique, à quoi servent les armes sur le continent ? D’où viennent- elles, qui les porte et pour quels buts ? Quelle est la place que les armes et ceux qui les portent jouent dans l’économie, dans la politique et dans la culture ? Quels liens existent-ils entre le port des armes, la sécurité et la protection ou, au contraire, l’insécurité, le déploiement de la violence et la vulnérabilité ? Qu’est-ce qui explique la prolifération d’acteurs armés non-étatiques ? Quelle est la fonction réelle des coups d’État ? Une démilitarisation du politique est-elle possible sur le continent ? La professionnalisation des armées est-ellela condition de la “dépolitisation” de l’armée ? Quelle pourrait être la place des armées dans une démocratie substantive ?
L’objectif de cet Atelier est de préparer la tenue du Symposium international que la Fondation de l’innovation pour la démocratie tiendra en Octobre 2026 sur le thème : Forces armées, sécurité et démocratie en Afrique.
Nous encourageons vivement des études de cas empiriquement fondées et sensibles à des contextes particuliers.
La Fondation s’intéresse en particulier aux aspects (non
exhaustifs) suivants :
1. Approche historique et sociologique : origine, composition des acteurs et groupes armés non-étatiques, transformations, moteurs d’engagement dans les groupes armés, leurs discours et les formes de construction de leur légitimité, propagande et récits mobilisateurs.
2. Reconfigurations du monopole de la violence étatique et redéfinition des dynamiques de domination et de résistance, ainsi que d’utilisation de la coercition à des fins d’appropriation privée des richesses.
3. Militaires, groupes armés et économie de la ponction.
4. Ethnographie des relations quotidiennes entre les porteurs d’armes et les populations civiles et les communautés.
5. Gouvernance alternative et pouvoirs parallèles dans les zones occupées par des forces non-étatiques.
6. Dynamiques de déstabilisation et rôle des acteurs armés dans les conflits locaux.
7. Rivalités géopolitiques et influence des acteurs externes sur la sécurité régionale.
8. Enjeux de territorialisation : étude des zones de contrôle et espaces gris échappant au contrôle des Etats, cartographie des corridors de pouvoir et réseaux trans-régionaux et transnationaux.
9. Évolution des tactiques et adaptation technologique, utilisation des nouvelles technologies et stratégies hybrides et asymétriques.
10. Anthropologie des guerres africaines contemporaines : études locales.
Format et contenu de la proposition
Les propositions de note d’analyse doivent parvenir au plus tard le 31 Août 2025 au Laboratoire Ouest-Méditerranée, à l’adresse suivante : westafrican.lab@innovationdemocratie.org
Elle ne doit pas dépasser 5 pages (simple interligne). Elle doit obligatoirement inclure les éléments suivants :
• Nom, prénom et affiliation institutionnelle
• Adresse email et numéro de téléphone
• Cas d’étude retenu
• Justification de la thématique retenue et contexte
• Trois principales questions de recherche
• Un argumentaire d’au minimum une page et demie.
• Sources
Renseignements
Les demandes de renseignements concernant l’appel à proposition et l’Atelier préparatoire doivent être adressées à : Guy Franck Cedric DELY – Chargé de projets, Fondation de l’innovation pour la démocratie.
Guy.dely@innovationdemocratie.org
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