Figure majeure de la pensée contemporaine, Achille Mbembe, historien, politologue et philosophe enseignant à l’université de Witwatersrand, à Johannesburg, revient comme rarement sur son itinéraire intellectuel, l’ayant conduit à exercer sa pensée critique sur le devenir de l’humanité.
Il évoque les affluents de sa pensée, entre nationalisme anti-colonial, mythologies africaines et héritage chrétien ; puis les grands thèmes et les concepts qui en jalonnent le fil : les rapports de domination de l’Occident sur le reste du monde, et sur l’Afrique en particulier, justifiés par le concept de race ; l’exploitation et la négation d’une partie de l’humanité ; le rôle de la technique dans l’institution des rapports de domination ; le « devenir-nègre » du monde comme extension tendancielle de la violence fondamentale ; le brutalisme qui génère du non-lien, administre de la fatigue, crée de l’entropie et empêche de respirer ; l’urgence d’une politique de la respiration ; l’impératif de réapprendre à penser ensemble, au fondement de la démocratie ; l’impératif de repenser le lien pour surmonter les vulnérabilités et régénérer le vivant ; la nécessité de bâtir et d’habiter autrement le monde ; les figures du passant et de l’habitant pour préparer l’entrée dans l’ère de la conscience planétaire, horizon de la refondation d’une communauté des humains en solidarité avec l’ensemble du vivant ; la nécessaire réinvention d’un cadre de pensée et une démocratie du vivant ; l’espérance car il reste des pages à écrire ; et la joie qui partout dit la vie.
